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Colloque "La Valeur / Valeurs"

Publié le 13 mars 2015

Colloque organisé par Françoise Dupeyron-Lafay, Claire Fabre et Elisabeth Vialle, membres d'IMAGER.

Date(s)

du 27 mars 2015 au 28 mars 2015

Lieu(x)
Université Paris-Est Créteil
Campus centre, bâtiment i
Salle i3-218
61, avenue du Général de Gaulle
94010 Créteil
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Présentation
Étymologiquement, le terme valeur (du latin valor) désignait la force ou le courage, son sens s’étant par la suite infléchi vers une acception éthique, puis économique, pour finalement devenir un outil théorique qui a investi tous les champs disciplinaires. À l’heure de l’évaluation généralisée à tous les domaines, il est légitime de s’interroger sur la notion de valeur, sur son application et sa validité dans le champ littéraire, par le biais d’approches esthétiques, historiques, théoriques et sociologiques, comme, par exemples celles de Pascale Casanova dans La République des Lettres (1999) ou encore de Pierre Bourdieu dans Les Règles de l’art (1992).

Le colloque se penchera en particulier sur les phénomènes de reconnaissance (ou de rejet) des œuvres et de leur (dé)valorisation, de la Renaissance à l’époque contemporaine. La question de la constitution et des fluctuations du canon sera donc au coeur de la réflexion qui portera sur les domaines anglophone et francophone et confrontera la notion de la valeur à celle des valeurs, avec ses corollaires implicites : l’absolu et le relatif, le majeur et le mineur. Les valeurs esthétiques étant construites par tout un champ d’acteurs culturels, économiques et politiques, il s’agira aussi de voir quels sont les critères qui président à la sélection ou à l’élaboration des outils critiques nécessaires pour étudier les œuvres, leur qualité et déterminer leur « valeur ».

Qu’est-ce qui fait la valeur d’un texte littéraire, sa « force » ? Comment les auteurs eux-mêmes se positionnent-ils par rapport à la question de la valeur ou des valeurs, qu’elles soient esthétiques, morales, religieuses ou politiques ? Quelles sont les modalités utilisées pour évaluer les textes littéraires et peut-on échapper à la circularité qui guette toute démarche axiologique : « La valeur n’a, ainsi que l’étendue, d’autre mesure que la valeur […] », comme l’écrivait déjà Turgot au XVIIIe siècle. Ne pourrait-on pas se demander comment « vaut » la littérature, plutôt que ce qu’elle « vaut » ?

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The word “valour” (from the Latin valor) initially united the ethical and the economic spheres, referring both to moral qualities and to monetary worth. The latter subsequently came to be expressed by a distinct term, “value”. The notion of value has now become an all-encompassing theoretical tool applied to all disciplinary fields, and evaluation is currently so systematic in so many fields that this legitimately leads us to inquire into the notion of value, and its validity when it is applied to the literary domain. The approaches adopted will be aesthetic, literary, historical, and sociological, like those of Pascale Casanova in La République des Lettres (1999) or Pierre Bourdieu in Les Règles de l’art (1992).

The conference will focus on the mechanisms whereby some works are recognized and granted “classic” status, or are marginalized and rejected, from the Renaissance to the contemporary period. The formation and the shifting boundaries of the canon will be central concerns of the presentations on anglophone and French-speaking literatures and cultures that will examine the concept of value and its inevitable interplay with values, together with their implicit (polarized) corollaries – absolute and relative, major and minor. Aesthetic values are constructed by a whole set of cultural, economic and political agents: what criteria do they select to elaborate the critical tools they need to assess the “value” of a given work.

What do the value and the “power” or “quality” of a literary text rest on? How do authors themselves stand in relation to value and/or to values, whether aesthetic, moral, religious or political? What methods are used to evaluate literary works and can the risk of circularity present in the axiological approach be eschewed? Indeed, as Turgot was already aware in the 18th century: “Value, like surface area, is its own measure [...]”. Actually, instead of wondering what the “value” of a work is or may be, could we not rather try and understand how it manifests its “value”.

Organisation
- Françoise Dupeyron-Lafay
- Claire Fabre
- Elisabeth Vialle