GIMENEZ Irène

Post-doctorante en histoire contemporaine

Publié le 15 décembre 2023 Mis à jour le 16 février 2024
Irène Gimenez

Thèmes de recherche :

  • Prison politique
  • Genre
  • Franquisme
  • Transition
  • Violences


Présentation synthétique des recherches

Dans une perspective d’histoire sociale et incarnée, ma thèse interroge l’expérience, intime et collective, de la prison politique au cours de la transition pénitentiaire de l’État espagnol. À partir de sources orales, d’archives militantes ainsi que d’archives publiques, elle reconstitue des trajectoires prisonnières, entre la sortie de la dictature et l’entrée dans la démocratie. L’étude des trajectoires est croisée avec celles des sociabilités, des réseaux et des modes d’organisation, pour entrer dans l’ordinaire de la prison politique. Il s’agit d’une histoire mixte d’institutions non-mixtes, qui questionne le caractère sexué de la répression et les contours, mouvants, de la prison politique.

Mon projet de post-doctorat porte sur les paroles et écritures des tortures subies dans l’Espagne du second XXe siècle et sur ces témoignages dans le travail militant de solidarité, dans le cadre du projet collectif sur les violences extrêmes (dir. Daniel Meyer). Je je suis particulièrement sensible à certaines questions transversales : ainsi du questionnement sur des violences sexuées et sur les modalités spécifiques de témoignages (sur une mémoire sensible au genre), ainsi que sur les féminités et masculinités abîmées par ces violences.
Les tortures sont un avatar de violences extrêmes dont elles permettent de questionner les contours car ni la qualification de « violences extrêmes » ni celle de « torture » ne tient de l’évidence, qu’il s’agisse de l’appropriation par les témoins ou de l’analyse.


Quelques publications 

Avec Fanny Le Bonhomme et Amélie Nuq, « Sonder la mémoire des petites punitions dans deux contextes post-dictatoriaux » ; Avec Fanny Le Bonhomme, « Des punitions dégradantes ? Saisir les gestes punitifs et leurs effets au plus près des corps. Espagne franquiste, République Démocratique Allemande, années 1960-1970 », in Elsa Génard, Mathilde Rossigneux-Méheust (dir.), Routines punitives. Les sanctions du quotidien, XIXe –XXe siècles, Paris, Éditions du CNRS, 2023.

« Les prisonnières politiques ne sont-elles pas des femmes ? Construire des solidarités féministes transnationales avec les prisonnières en sortie de dictature (État espagnol, années 1970-80) », in Natacha Chetcuti-Osorovitz, Sandrine Sanos (dir.), Le genre carcéral. Pouvoir disciplinaire, agentivité et expériences de la prison du XIXe au XXIe siècle, Paris, éditions de l’EMSHA, 2022.

« Alicia Mur, prisonnière politique, marraine de prison. Entre solidarités familiales, care et militantisme antirépressif (Espagne, années 1960-70) », Le Mouvement Social, n° 279, 2022.

Avec Claire-Lise Gaillard et Suzanne Rochefort, « Introduction. Du genre des matérialités intimes aux régimes d'intimités. Définitions et mises à l'épreuve » et codirection du numéro thématique « Matérialités intimes. La production quotidienne d’intimités genrées », Genre & histoire, n°37, printemps 2021.